Après 15 ans en sommeil, la Samaritaine a réouvert ses portes mercredi 29 juin. Comme le tout Paris, et en militante pour le shopping en magasin quand on fait une grande taille, je suis donc allée visiter ce temple.
Une heure d’attente pour entrer. Le temps de méditer sur cette époque bizarre où l’on fait de manière égale la queue pour entrer dans un commerce ou pour entrer dans un musée. Il y a plusieurs entrées, je suis passée par celle de la rue Rivoli qui ne sera pas ma préférée.
A l’intérieur, week-end d’ouverture oblige, de nombreuses animations et comme première impression : oh, c’est joli. Et cette impression restera toute la visite : joli et respectueux travail de restauration de l’ancien bâtiment, côté Pont Neuf, et joli dialogue avec le bâtiment moderne, côté Rivoli. L’impression d’entrer dans un petit bout de patrimoine. Paradis pour photographes un peu aguerris.
Au menu shopping : vêtements, bijoux, accessoires, chaussures, beauté, quelques idées cadeaux… Une proposition entre luxe français et mode urbaine. Mais bien entendu, rien pour les grandes tailles. Je dis bien entendu parce que malheureusement, je suis résignée et je ne m’attends pas à trouver une offre grande taille dans un univers dédié au luxe français.
Donc non, la Samaritaine n’est pas un bon spot pour faire du shopping grande taille et ne le sera sans doute jamais. Peut-être pourra-t-on espérer au moins y voir un jour des marques inclusives comme Ester Manas ?
Bon, au nom du souvenir de ce qu’était la Samaritaine dans mon enfance, on ne va pas se fâcher et on va dire que la visite en vaut tout de même la peine pour tout le reste et parce que c’est joli (je l’ai déjà dit ?). Selon moi, il manque une épicerie fine, pour avoir une raison supplémentaire d’y aller. L’offre de restauration fait parler d’elle, je n’ai pas encore testé mais à vue d’œil, je n’ai été convaincue ni par la terrasse d’Ernest qui est quand même incroyablement au milieu de la rue très passante, ni par le décor sombre des restaurants sous la verrière.
Ces dernières années, j’ai un peu délaissé les grands magasins parisiens qui ressemblent de plus en plus à des boutiques d’aéroports internationaux, ont perdu de leur charme et ne s’adressent plus à la clientèle parisienne de proximité. L’exemple parfait de ce que je viens d’écrire étant le Printemps.
Pourtant moi, j’aime les grands magasins. Parce que quand j’étais petite, on y allait plus facilement, pour bénéficier des conseils des vendeuses qui étaient quelque part entre chic parisien, amour du métier et simplicité. Mes premiers achats soutif et rouge à lèvres ? Les vendeuses de la Samaritaine et leurs conseils éclairés et francs délivrés avec une certaine gouaille. Une caste de vendeuses, signature des grands magasins.
Et puis je crois aussi que je suis marquée par ma lecture d’enfance et toujours un peu à la recherche de cette ambiance décrite par Emile Zola dans son roman Au bonheur des dames. Allez savoir, il y a peut-être une Denise Baudu qui sommeille en moi.
Donc oui, je peux faire un classement complètement subjectif et mon trio gagnant est : Le Bon Marché, parce que ce magasin est en lui-même un concept, Les Galeries Lafayette Champs-Elysées qui ont totalement renouvelé l’expérience client et donc désormais la Samaritaine pour la beauté des lieux. Je ne sais pas dans quel ordre par contre. Et je suis peinée de ne pas y faire figurer le BHV, longtemps mon préféré parce qu’il avait conservé ce côté proximité. Mais ce classement n’est pas figé, et notamment, le jour où un grand magasin aura enfin l’audace d’afficher une vraie offre grande taille ou inclusive, il y entrera directement à la première place….
La Samaritaine
9 rue de la monnaie, 75 001 Paris
Site Internet : https://www.dfs.com/fr/samaritaine